Journée mondiale pour la couverture santé universelle : un rapport de l’OMS révèle que plus de 150 millions d’Africains sont poussés dans la pauvreté par des coûts de soins de santé écrasants.

Chaque année, la Journée mondiale pour la couverture santé universelle rappelle l’importance d’un accès équitable aux services de santé. Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne à quel point la situation en Afrique est alarmante : plus de 150 millions de personnes continuent d’être plongées dans la pauvreté à cause des coûts de soins de santé. Le document met en lumière des enjeux cruciaux autour de la durabilité financière des systèmes de santé sur le continent.

La santé est un droit fondamental, mais dans de nombreux pays africains, ce droit est encore entravé par des dépenses de santé directement à la charge des ménages. Cette réalité contraint de nombreuses personnes à choisir entre se soigner et subvenir à des besoins élémentaires tels que la nourriture et le logement. En effet, le rapport de l’OMS indique que les paiements directs représentent un fardeau financier exorbitant pour la plupart des Africains.

Le poids des paiements directs sur les Africains

Les paiements directs, soit les sommes que les patients doivent débourser pour leurs soins de santé, pèsent lourdement sur les ménages africains. Selon le rapport, plus de 200 millions de personnes dans la région souffrent financièrement à cause de ces dépenses. Ces chiffres révèlent un tableau alarmant : alors que des efforts sont faits pour améliorer l’accès aux soins, la dépendance à cet égard reste élevée, notamment dans les zones rurales où l’accès aux soins de santé est déjà limité.

Ce phénomène entraîne non seulement des difficultés financières, mais contribue également à l’aggravation des problèmes de santé. Lorsque les gens doivent choisir entre payer un traitement médical ou acheter de la nourriture, la santé globale de la communauté s’en trouve affectée. Par conséquent, ces paiements directs ne constituent pas seulement une charge économique, mais ils sont également néfastes pour la santé publique dans son ensemble.

Les groupes les plus touchés

Les plus vulnérables dans cette lutte pour l’accès aux soins de santé incluent les ménages dirigés par des personnes âgées, les familles avec des enfants et les ménages multigénérationnels. Cette dynamique familiale renforce les défis financiers, car les coûts de santé doivent être partagés entre plusieurs générations. La lutte pour assurer la santé devient alors un combat quotidien.

Il est essentiel de reconnaître que, du fait de ces circonstances, la santé des enfants est particulièrement menacée. Les mères, souvent responsables des soins, peuvent hésiter à mener leurs enfants chez le médecin de peur d’engendrer des dettes insurmontables. Cette réalité pousse à une situation où les soins préventifs sont négligés, aggravant ainsi les problèmes de santé à long terme.

Les solutions à envisager pour la couverture santé universelle

Pour transformer cette réalité, l’OMS invite les gouvernements africains à investir dans des systèmes de couverture santé universelle qui reposent sur le financement public. Cela implique de réduire les obstacles financiers aux soins de santé, notamment en supprimant les frais à l’usage dans les établissements de santé et en introduisant des régimes d’assurance-maladie accessibles.

Les pays qui ont adopté des modèles de financement public pour les soins de santé ont généralement enregistré de meilleures performances en matière d’accès aux soins et de réduction de la pauvreté. Des exemples de bonnes pratiques existent, montrant que des investissements adéquats peuvent permettre d’améliorer la situation. En abolissant les frais de soins pour les plus démunis, un chemin vers une couverture santé universelle devient possible.

Exemples de pays ayant réussi

Des pays comme le Rwanda et le Ghana ont mis en place des programmes de couverture santé qui démontrent que des solutions peuvent être trouvées. Au Rwanda, le système d’assurance maladie a permis une augmentation de l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables, réduisant ainsi les coûts directs à la charge des ménages. Cette approche intégrée peut servir de modèle pour d’autres pays en Afrique qui cherchent à progresser vers la couverture santé universelle.

En Ghana, différents programmes de subventions et d’assistance ont également permis de mieux gérer les coûts des soins et d’améliorer les résultats sanitaires. Toutefois, ces initiatives doivent être soutenues par des politiques gouvernementales solides et un engagement à long terme pour que les réformes puissent porter leurs fruits.

Des statistiques préoccupantes sur les coûts de la santé

Les chiffres liés aux coûts de la santé en Afrique sont éloquents. Entre 2000 et 2019, le nombre de personnes confrontées à des paiements directs ‘catastrophiques’ a constamment augmenté. En effet, le rapport de l’OMS fait état de 95 millions de personnes consacrant plus de 10% de leurs revenus aux soins de santé, un chiffre qui devrait alarmer de nombreux décideurs.

Alors que la tendance mondiale s’améliore, la situation en Afrique reste préoccupante. La mise en place de mécanismes d’assurance efficaces pourrait offrir une bouffée d’air frais pour ces millions de personnes. Une étude des dépenses de santé menée par l’OMS révèle que plus d’un quart des dépenses totales de santé proviennent de paiements directs dans 31 pays africains.

La nécessité d’une action collective

Face à une telle précarité, il est primordial que les gouvernements, le secteur privé et la société civile unissent leurs efforts pour mettre en place des solutions durables. La mise en place d’une couverture santé universelle ne peut être réalisée sans une volonté collective de prioriser la santé au cœur des politiques gouvernementales.

Le soutien des organisation internationales comme l’OMS et la Banque mondiale sera également crucial dans ce processus. Les bailleurs de fonds doivent reconnaître l’urgence de la situation et investir dans des initiatives qui permettent un accès équitable aux soins pour toutes et tous.

Perspectives d’avenir pour la couverture santé en Afrique

Les perspectives d’avenir pour les systèmes de santé en Afrique dépendent largement des choix que feront les gouvernements aujourd’hui. Pour réduire la pauvreté causée par les coûts de soins, il est impératif d’adopter des solutions audacieuses. Alors que l’on célèbre la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, il est temps de se fixer des objectifs ambitieux.

Chaque pays doit s’engager à augmenter les financements alloués à la santé, mais aussi à améliorer l’efficacité des dépenses. L’OMS insiste sur l’importance d’établir des systèmes de santé résilients qui soient en mesure de répondre aux besoins de la population. Il est essentiel que la santé soit perçue non seulement comme un droit, mais aussi comme un investissement pour le développement durable du continent.

Source: www.afro.who.int